Question d'origine :
J'ai lu que Saint Georges de Cappadoce n'était plus un Saint inscrit par l'Eglise catholique romaine à son calendrier. Il serait un Saint controversé, et serait confondu avec Saint Michel. Pouvez-vous me confirmer ce point ?
Réponse du Guichet
Saint Georges, objet de trop de légendes, n'a pas été retiré du calendrier de l’Église catholique, mais de l'office divin.
Bonjour,
Tout d’abord il est important de préciser la distinction entre Georges de Cappadoce qui fut évêque d’Alexandrie et adepte de l’arianisme, et Saint Georges, saint martyr beaucoup plus célèbre, autrement appelé Georges de Lydda, mais né lui aussi en Cappadoce. La confusion parfois faite entre les deux personnages est due au fait que certains penseurs ont développé la thèse selon laquelle les légendes et la passion de Saint Georges ont pu être inspirées de la vie de Georges de Cappadoce.
Ceci étant dit, votre question fait bien allusion à Saint Georges, parfois mis en parallèle avec Saint Michel, car ils ont tous les deux terrassé un dragon. Cependant, ils ne sont pas confondus et Saint Georges apparaît toujours au calendrier le 23 avril tandis que Saint Michel, un des sept archanges majeurs, est fêté le 29 septembre.
En revanche, Pierre Chavot nous dit dans le Dictionnaire des dieux, des saints et des hommes que : "Très populaire au Moyen Age, en Orient puis en Occident, Georges est l’objet de tant de légendes que l’Église catholique le retira de l’office divin en 1960, mais le conserva dans le calendrier officiel, où il est fêté le 23 avril- de même en Orient."
De même le Dictionnaire des saints et grands témoins du christianisme nous dit : "Ca n’est pas seulement de nos jours qu’on se pose des questions au sujet de la fabuleuse Passion de Saint Georges. Au début du VIe siècle, un compilateur du sud de la Gaule proposa des listes de livres à lire ou à proscrire: il cite comme n’étant pas lues dans l’Eglise romaine celle de Cyr et Julitte et celle de Georges. Cette interdiction n’empêcha pas la légende de saint Georges de pénétrer au Moyen Age dans les bréviaires de nombreuses églises sous des formes édulcorées […] Malgré la mauvaise qualité de sa Passion, saint Georges a toujours été maintenu au calendrier de l’Eglise romaine."
En effet, dans les années 60, deux révisions du calendrier général romain ont eu lieu :
- en 1960 : institution d'un nouveau calendrier général (Calendrier romain général (1960))
- en 1969 : institution d'un nouveau calendrier général, qui avec de successives modifications mineures est le Calendrier liturgique romain actuel.
- ainsi que l'instruction De calendariis particularibus (1961)
Cependant, nous n’avons pas trouvé la trace dans les documents officiels du Saint Siège de ce retrait de l’office divin (aussi appelé liturgie des heures).
Quant aux raisons évoquées, elles reposent surtout sur le manque de véracité et de sérieux de la légende, que sur la nature controversée du personnage, resté très populaire (à l'inverse de Georges de Cappadoce plutôt détesté).
Sur l’homonymie des deux personnages, voir ce passage dans Les légendes grecques des saints militaires ou encore cette recension de mémoire.