Question d'origine :
Bonjour,
Pour les besoins d'un roman je cherche à savoir quels étaient les cimetières les plus importants à Lyon en 1793 (ou un peu avant).
Merci !
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 11/09/2014 à 12h49
Bonjour,
La notice du Dictionnaire historique de Lyon fait une synthèse très instructive sur les cimetières de Lyon, et dont voici quelques extraits :
« Au milieu du 18e siècle, Lyon regorge de cadavres. Car, si les Romains de Lugdunum enterraient leurs morts dans des nécropoles (…) situées hors les murs de la cité pour des raisons avant tout religieuses, le Moyen-Age, pour les mêmes raisons, a rapatrié les inhumations intra-muros. Les privilégiés, prélats, chanoines, échevins et grands bourgeois ont droit à un caveau, sous les dalles de la nef ou dans les chapelles latérales des églises (…). Le commun des mortels, lui, doit se contenter d’une fosse commune dans l’espace, généralement exigu, aménagé, le plus souvent, derrière le chevet de son église paroissiale, sous forme d’un enclos orné d’une croix. En 1778, Lyon et ses trois faubourgs en alignent 17 (…).
Si L’Hôtel-Dieu abrite en ses murs un enclos pour les catholiques, un plus petit pour les protestants et une crypte pour les juifs,
(…)
Le siècle des Lumières marque toutefois une cassure : en dehors du surpeuplement des églises et des enclos paroissiaux, les nécessités de l’hygiène et les raisons psychologiques autant que philosophiques prêchent en faveur de cimetières nouveaux, à l’extérieur des cités. (…) Vers 1750, le cimetière de Saint-Nizier déborde et s’avère inutilisable : son niveau est à deux mètres au-dessus de celui des rues avoisinantes ! Les chanoines de la collégiale, qui gèrent le lieu, demandent au Consulat l’autorisation d’ouvrir un nouvel enclos rue Gentil… ce qui provoque la protestation des voisins. Il faut un édit royal pris en 1776 par Louis XVI (1754-1793) pour qu’une évolution se dessine enfin : désormais, les cimetières doivent être agrandis ou, s’ils nuisent à la salubrité de l’air, transférés hors des villes. Toutefois, les choses s’éternisent. (…) Toutefois, en 1776, dans une communication à l’Académie des sciences, Belles-Lettres et arts de Lyon, l’abbé Antoine Lacroix préconise la création d’un vaste et unique cimetière sur la rive gauche du Rhône. En 1777, une commission d’enquête menée par les architectes Cyr Décrénice et Charles-Antoine Roche (actif entre 1749 et 1792) conclut à la nécessité d’ouvrir un nouveau et vaste cimetière, mais les choses en restent là. La Révolution repousse encore les décisions en la matière, sinon les projets. En 1791, celui du chirurgien Jean-Jacques Coindre (1748-1793) et de l’architecte Jacques Marcoux (v. 1750-1838) vise à dessiner un vaste carré que l’on installerait dans le quartier de Montchat, sur la commune de La Guillotière. Le terrain est acheté en 1793… mais les évènements suspendent l’affaire… (…). »
Finalement, en septembre 1808, le cimetière de Loyasse (à l’ouest de la colline de Fourvière) reçoit sa première inhumation.
En complément, nous vous conseillons de consulter les documents suivants :
- Lyon ancien et moderne (début du chapitre sur les cimetières),
- Réflexions sur les Sépultures, dans la Ville de Lyon. Par un de Messieurs de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres & Arts de la même Ville,
- Des aîtres paroissiaux aux cimetières municipaux : l'exemple de Lyon au XIXe siècle,
- Vieux cimetières,
- Lyon, choses d'autrefois,
- les articles de la Revue du Lyonnais (en ligne)
Et si cela ne suffisait pas, nous vous conseillons de vous rendre aux Archives municipales de Lyon.
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