Question d'origine :
Bonjour Je voudrais savoir si pendant la deuxième guerre mondiale radio Londres emettait aussi en italien, espagnol et pourquoi pas en allemand pour que les opposants au nazisme soient informés, soutenus, aidés ? J'ai appris que radio Paris était la seule radio en France. A la libération qu'est devenue cette staion. Est ce que les "journalistes" de celle ci ont été punis ? Merci pour vos réponses bonne journée
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 06/10/2020 à 13h14
Bonjour,
Commençons par rappeler que pendant la seconde guerre mondiale, Radio Londres désigne spécifiquement les programmes en langue française diffusés depuis le studio de la section française de la BBC. On ne peut donc pas dire, stricto sensu, que Radio Londres émettait dans d’autres langues ; en revanche, la BBC comportait d’autres sections qui émettaient dans de nombreuses langues étrangères, parmi lesquelles l’allemand, l’espagnol, le portugais, l’italien, l’arabe… :
« […] les langues étrangères entendues sur les ondes de la BBC passent de six à douze au cours du mois de septembre [1939] : le hongrois, le polonais, le tchèque, le roumain, le serbo-croate et le grec rejoignent l’arabe, le portugais, l’allemand, le français, l’italien et l’espagnol. Au cours de cette drôle de guerre, selon les besoins politiques et miltaires du Royaume-Uni, la BBC lancera d’autres émissions en langues étrangères. Le turc, le bulgare, le suédois, le finlandais, le danois, le norvégien et le néerlandais s’ajouteront ainsi aux autres langues des émissions destinées prioritairement aux populations européennes. »
Source : La voix de la France [Livre] : BBC, une radio en guerre / Audrey Vedel Bonnéry
La BBC […] était un retardataire dans le domaine de la radiodiffusion en langue étrangère car il a fallu aux radiodiffuseurs britanniques et au gouvernement assez longtemps pour surmonter les hésitations concernant la nature de la propagande. Après la Première Guerre mondiale, «propagande» est devenu un mot à connotation péjorative; diffuser de la propagande était considéré comme quelque chose de «non anglais», une chose que faisaient les étrangers et à laquelle les démocraties n’avaient recours qu’en temps de guerre. Ainsi, alors que d’autres nations ont commencé depuis longtemps à s’adresser à des publics étrangers en dehors de leurs frontières nationales, à la fin des années 30, il y avait encore un débat en cours à l’intérieur et à l’extérieur de la BBC pour savoir si la propagande était «une bonne chose».
Par conséquent, bien que la Société ait commencé son service Empire dès 1932, elle n'a lancé les transmissions en langues étrangères qu'en janvier 1938 avec le lancement du service arabe. Le service a été lancé à la demande explicite du gouvernement britannique et était la réponse désespérée de Londres à Radio Bari, une station créée par le gouvernement fasciste dans le sud de l'Italie pour diffuser la propagande anti-britannique en Afrique du Nord et parmi la population arabe de Palestine. . Cette propagande menaçait gravement les intérêts diplomatiques et stratégiques britanniques au Moyen-Orient. Maintenant, les dés étaient jetés et la BBC commença à étendre rapidement ses services de diffusion en langues étrangères. En mars 1938, des bulletins d'information en espagnol et en portugais pour l'Amérique latine suivirent. Ils visaient à contrer la propagande anti-britannique diffusée par les stations de radio allemandes en Amérique du Sud qui menaçait de porter atteinte aux intérêts économiques et diplomatiques de la Grande-Bretagne. Pendant la crise de Munich en septembre 1938, des émissions en allemand, en français et en italien ont été ajoutées - les premières émissions britanniques destinées à un public étranger en Europe continentale. Comme précédemment, ces émissions étaient inspirées par les préoccupations géopolitiques de Whitehall; ils étaient une réponse désespérée à l'aggravation du climat international qui menaçait de se développer en une guerre européenne généralisée.
Lorsque la guerre éclata enfin en septembre 1939, la BBC, toujours à l'initiative de Whitehall, développa considérablement ses services en langues étrangères. L'introduction de nouvelles langues a suivi grossièrement la séquence de l'occupation allemande des pays à travers l'Europe. Alban Webb écrit: «La Seconde Guerre mondiale a créé le « service mondial » multilingue que nous reconnaissons aujourd'hui. […] Cette explosion de la radiodiffusion en langue étrangère a été par conséquent empreinte de contingences et d'exigences en temps de guerre […]. »Pendant la guerre, la BBC a assuré que le public des pays alliés, neutres, ennemis et occupés par l'ennemi pouvait entendre l'interprétation britannique des événements. Au milieu de 1945, elle diffusait à partir de 45 émetteurs de grande puissance dans 45 langues dans presque tous les coins du monde, totalisant l'équivalent de 850 heures par semaine. Plus de la moitié des services en langues étrangères de la BBC étaient destinés à des pays européens. »
Source : Revisiting Transnational Broadcasting : The BBC'S foreign-language services during the Second World War, Stephanie Seul & Nelson Ribeiro
(texte en anglais traduit principalement via google traduction)
Sur les émissions en langue allemande, vous pouvez également consulter l’article de Vike Plock : Broadcasting to the Enemy: The BBC German Service during the Second World War.
Par ailleurs, vous vous interrogez sur le sort de Radio Paris et de ses journalistes. Une radio du même nom existait bien avant la guerre ; quand en 1940 les forces d’occupation allemandes mettent en place une radio de propagande, elles lui donnent sciemment le nom de Radio Paris « afin de profiter de l'aura de l'ancienne première radio nationale d'avant-guerre et de créer une confusion volontaire dans l'esprit des auditeurs, destinée à faciliter le rôle de propagande que la Propaganda-Abteilung Frankreich entend lui faire jouer pendant toute la Seconde Guerre mondiale afin de convaincre les Français de collaborer avec les Allemands.
Les moyens financiers importants de Radio-Paris lui permettent de proposer une programmation de grande audience, élaborée et distrayante, où les émissions musicales occupent une place prépondérante. Tino Rossi et Maurice Chevalier chantent à son micro et le réputé grand orchestre de Radio-Paris, dirigé par Jo Bouillon, participe au succès de la station. Cette radio allemande de propagande en langue française recrute de nombreux journalistes collaborationnistes français. Parmi ses principaux orateurs, on peut citer Jean Hérold-Paquis, membre du PPF et du comité d'honneur de la Waffen SS, qui y débute une chronique militaire quotidienne le 4 janvier 1942 en la ponctuant chaque fois par le slogan : « ...car je pense et continue à penser que l'Angleterre, comme Carthage, doit-être détruite », René-Louis Jolivet, Robert de Beauplan, Jean Lousteau, Pierre Ducrocq, Alain de Berthois, Jean-Henri Azéma ou encore le milicien, puis secrétaire d'État à l'Information et à la Propagande (à partir du 6 janvier 1944), Philippe Henriot dans des éditoriaux bi-quotidiens à partir du 20 décembre 1943. À travers ses éditoriaux et ses émissions politiques, Radio-Paris diffuse une propagande en faveur de la collaboration et d’une Europe nouvelle. Ainsi, des journalistes allemands viennent s'exprimer au micro de Radio-Paris, comme le docteur Friedrich, qui débute en avril 1941 son émission Un journaliste allemand vous parle diffusée chaque dimanche à 20 h 45.
Le 27 avril 1941 est lancé le magazine hebdomadaire Les Ondes, qui donne dans le détail pour chaque journée les programmes de Radio-Paris et des reportages sur les vedettes parlant au micro.
Une « guerre des ondes » s'engage avec Radio Londres au micro de laquelle la France libre dénonce en plusieurs langues la vraie nature de Radio-Paris. C'est cette collaboration qui a popularisé, avec la voix de Pierre Dac, la ritournelle « Radio-Paris ment, Radio-Paris ment, Radio-Paris est allemand » sur l'air de la Cucaracha, diffusée sur les émissions françaises de la BBC. Radio-Paris devient un symbole de la censure sous l'occupation allemande en France.
À compter de 1943 et du regroupement des services de la radio à Paris, Radio-Paris est la seule radio nationale française. »
Source : Wikipedia
La radio vit ses dernières heures en août 1944 :
« Dès août 1944, l'occupant allemand prépare la retraite de Paris face à l'avancée des Alliés. Radio-Paris vit ses dernières heures et son studio du 116-118, avenue des Champs-Élysées se désertifie. La plupart des vedettes de la station ont disparu dans la nature après avoir touché leur cachet et quinze personnes, dont le Dr Böhfinger, sont candidates pour fuir vers Baden-Baden, à l'invitation de Goebbels ; les autres décidant de se débrouiller. En ce matin du jeudi 17 août, Botto, l'homme à tout faire de Radio-Paris, brûle sans arrêt les archives de la station dont les flammèches s'abattent sur les Champs-Élysées. À 9 heures, un speaker allemand anonyme fait une dernière déclaration en français au micro de Radio-Paris dans laquelle il annonce la victoire finale de l'Allemagne grâce à une arme secrète. À 10 heures, une note de service avise les candidats au départ qu'ils doivent amener d'urgence leurs bagages au poste d'émission. Le matériel est emballé, tout est prêt, on paiera demain le personnel, à titre de précaution, dit-on. Radio-Paris cesse ses émissions le 17 août 1944 à 14 h 45. Le 18 août à minuit quinze, la station reçoit un coup de téléphone de son grand patron, le Dr Böhfinger, qui explique qu'il ne revient plus, que chacun doit se débrouiller comme il peut et qu'il faut partir d'urgence. À 7 heures du matin, Jean Loustau pleure dans la salle de rédaction et part dans une voiture de SS. Devant Radio-Paris, c'est l'émeute : le personnel, les artistes ont trouvé la porte close et la caisse vide ; à l'intérieur, c'est le pillage, les miliciens volent et revendent le matériel ; la grosse caisse de l'orchestre Jo Bouillon cherche en vain son instrument. Le chef du service de sécurité, Fischer, ivre-mort, tire à coups de mitraillette dans les studios d'émission. À 13 heures, Radio-Paris brûle, mais les pompiers éteignent le feu12.
Les locaux de Radio-Paris sont libérés le soir du 20 août 1944 par le « Groupe Dauvergne », sous la direction de Jacques Magne, et un commando formé de policiers du mouvement « Résistance Police » qui prennent possession des studios, avenue des Champs-Élysées, sans rencontrer de résistance de la part des quelques Allemands encore en poste pour les garder. Les FFI du Groupe Dauvergne remettent en état les installations techniques de Radio-Paris et diffusent dès le 22 août 1944 à 20 h 45 leur radio, nommée Paris National, qui émet jusqu'au 24 août 1944. Jean Guignebert, directeur de la Radiodiffusion de la Nation française, met fin à cette diffusion afin d'appuyer la légitimité de la seule radio nationale libre officiellement reconnue, la Radiodiffusion de la Nation française, qui vient occuper les anciens locaux de Radio-Paris dès le 26 août 1944. »
Source : Wikipedia
Toujours sur Wikipedia, vous retrouverez une liste des journalistes ayant travaillé pour Radio-Paris. Le renvoi vers leurs pages nominatives (quand elles existent) vous permettront de savoir ce qu’ils sont devenus par la suite. En voici quelques exemples :
Philippe Henriot, orateur sur Radio-Paris, fut abattu selon un plan concerté par la Résistance à Paris sous l'Occupation le 28 juin 1944.
Jean Auguste Hérold, dit Hérold-Paquis, a été fusillé au fort de Châtillon (dans l'actuelle commune de Fontenay-aux-Roses) le 11 octobre 1945.
Robert de Beauplan est arrêté à la Libération. Jugé, défendu par Me Albert Naud et condamné à mort en novembre 1945, sa peine sera commuée en emprisonnement à perpétuité en février 1946. Il doit sans doute cette grâce à sa fille, qui faisait partie des Forces françaises libres à Londres.
Jean-Henri Azéma, dit Jean Azéma, s’est exilé en Argentine où il est mort en 2000.
Bonne journée.
Commençons par rappeler que pendant la seconde guerre mondiale, Radio Londres désigne spécifiquement les programmes en langue française diffusés depuis le studio de la section française de la BBC. On ne peut donc pas dire, stricto sensu, que Radio Londres émettait dans d’autres langues ; en revanche, la BBC comportait d’autres sections qui émettaient dans de nombreuses langues étrangères, parmi lesquelles l’allemand, l’espagnol, le portugais, l’italien, l’arabe… :
« […] les langues étrangères entendues sur les ondes de la BBC passent de six à douze au cours du mois de septembre [1939] : le hongrois, le polonais, le tchèque, le roumain, le serbo-croate et le grec rejoignent l’arabe, le portugais, l’allemand, le français, l’italien et l’espagnol. Au cours de cette drôle de guerre, selon les besoins politiques et miltaires du Royaume-Uni, la BBC lancera d’autres émissions en langues étrangères. Le turc, le bulgare, le suédois, le finlandais, le danois, le norvégien et le néerlandais s’ajouteront ainsi aux autres langues des émissions destinées prioritairement aux populations européennes. »
Source : La voix de la France [Livre] : BBC, une radio en guerre / Audrey Vedel Bonnéry
La BBC […] était un retardataire dans le domaine de la radiodiffusion en langue étrangère car il a fallu aux radiodiffuseurs britanniques et au gouvernement assez longtemps pour surmonter les hésitations concernant la nature de la propagande. Après la Première Guerre mondiale, «propagande» est devenu un mot à connotation péjorative; diffuser de la propagande était considéré comme quelque chose de «non anglais», une chose que faisaient les étrangers et à laquelle les démocraties n’avaient recours qu’en temps de guerre. Ainsi, alors que d’autres nations ont commencé depuis longtemps à s’adresser à des publics étrangers en dehors de leurs frontières nationales, à la fin des années 30, il y avait encore un débat en cours à l’intérieur et à l’extérieur de la BBC pour savoir si la propagande était «une bonne chose».
Par conséquent, bien que la Société ait commencé son service Empire dès 1932, elle n'a lancé les transmissions en langues étrangères qu'en janvier 1938 avec le lancement du service arabe. Le service a été lancé à la demande explicite du gouvernement britannique et était la réponse désespérée de Londres à Radio Bari, une station créée par le gouvernement fasciste dans le sud de l'Italie pour diffuser la propagande anti-britannique en Afrique du Nord et parmi la population arabe de Palestine. . Cette propagande menaçait gravement les intérêts diplomatiques et stratégiques britanniques au Moyen-Orient. Maintenant, les dés étaient jetés et la BBC commença à étendre rapidement ses services de diffusion en langues étrangères. En mars 1938, des bulletins d'information en espagnol et en portugais pour l'Amérique latine suivirent. Ils visaient à contrer la propagande anti-britannique diffusée par les stations de radio allemandes en Amérique du Sud qui menaçait de porter atteinte aux intérêts économiques et diplomatiques de la Grande-Bretagne. Pendant la crise de Munich en septembre 1938, des émissions en allemand, en français et en italien ont été ajoutées - les premières émissions britanniques destinées à un public étranger en Europe continentale. Comme précédemment, ces émissions étaient inspirées par les préoccupations géopolitiques de Whitehall; ils étaient une réponse désespérée à l'aggravation du climat international qui menaçait de se développer en une guerre européenne généralisée.
Lorsque la guerre éclata enfin en septembre 1939, la BBC, toujours à l'initiative de Whitehall, développa considérablement ses services en langues étrangères. L'introduction de nouvelles langues a suivi grossièrement la séquence de l'occupation allemande des pays à travers l'Europe. Alban Webb écrit: «La Seconde Guerre mondiale a créé le « service mondial » multilingue que nous reconnaissons aujourd'hui. […] Cette explosion de la radiodiffusion en langue étrangère a été par conséquent empreinte de contingences et d'exigences en temps de guerre […]. »Pendant la guerre, la BBC a assuré que le public des pays alliés, neutres, ennemis et occupés par l'ennemi pouvait entendre l'interprétation britannique des événements. Au milieu de 1945, elle diffusait à partir de 45 émetteurs de grande puissance dans 45 langues dans presque tous les coins du monde, totalisant l'équivalent de 850 heures par semaine. Plus de la moitié des services en langues étrangères de la BBC étaient destinés à des pays européens. »
Source : Revisiting Transnational Broadcasting : The BBC'S foreign-language services during the Second World War, Stephanie Seul & Nelson Ribeiro
(texte en anglais traduit principalement via google traduction)
Sur les émissions en langue allemande, vous pouvez également consulter l’article de Vike Plock : Broadcasting to the Enemy: The BBC German Service during the Second World War.
Par ailleurs, vous vous interrogez sur le sort de Radio Paris et de ses journalistes. Une radio du même nom existait bien avant la guerre ; quand en 1940 les forces d’occupation allemandes mettent en place une radio de propagande, elles lui donnent sciemment le nom de Radio Paris « afin de profiter de l'aura de l'ancienne première radio nationale d'avant-guerre et de créer une confusion volontaire dans l'esprit des auditeurs, destinée à faciliter le rôle de propagande que la Propaganda-Abteilung Frankreich entend lui faire jouer pendant toute la Seconde Guerre mondiale afin de convaincre les Français de collaborer avec les Allemands.
Les moyens financiers importants de Radio-Paris lui permettent de proposer une programmation de grande audience, élaborée et distrayante, où les émissions musicales occupent une place prépondérante. Tino Rossi et Maurice Chevalier chantent à son micro et le réputé grand orchestre de Radio-Paris, dirigé par Jo Bouillon, participe au succès de la station. Cette radio allemande de propagande en langue française recrute de nombreux journalistes collaborationnistes français. Parmi ses principaux orateurs, on peut citer Jean Hérold-Paquis, membre du PPF et du comité d'honneur de la Waffen SS, qui y débute une chronique militaire quotidienne le 4 janvier 1942 en la ponctuant chaque fois par le slogan : « ...car je pense et continue à penser que l'Angleterre, comme Carthage, doit-être détruite », René-Louis Jolivet, Robert de Beauplan, Jean Lousteau, Pierre Ducrocq, Alain de Berthois, Jean-Henri Azéma ou encore le milicien, puis secrétaire d'État à l'Information et à la Propagande (à partir du 6 janvier 1944), Philippe Henriot dans des éditoriaux bi-quotidiens à partir du 20 décembre 1943. À travers ses éditoriaux et ses émissions politiques, Radio-Paris diffuse une propagande en faveur de la collaboration et d’une Europe nouvelle. Ainsi, des journalistes allemands viennent s'exprimer au micro de Radio-Paris, comme le docteur Friedrich, qui débute en avril 1941 son émission Un journaliste allemand vous parle diffusée chaque dimanche à 20 h 45.
Le 27 avril 1941 est lancé le magazine hebdomadaire Les Ondes, qui donne dans le détail pour chaque journée les programmes de Radio-Paris et des reportages sur les vedettes parlant au micro.
Une « guerre des ondes » s'engage avec Radio Londres au micro de laquelle la France libre dénonce en plusieurs langues la vraie nature de Radio-Paris. C'est cette collaboration qui a popularisé, avec la voix de Pierre Dac, la ritournelle « Radio-Paris ment, Radio-Paris ment, Radio-Paris est allemand » sur l'air de la Cucaracha, diffusée sur les émissions françaises de la BBC. Radio-Paris devient un symbole de la censure sous l'occupation allemande en France.
À compter de 1943 et du regroupement des services de la radio à Paris, Radio-Paris est la seule radio nationale française. »
Source : Wikipedia
La radio vit ses dernières heures en août 1944 :
« Dès août 1944, l'occupant allemand prépare la retraite de Paris face à l'avancée des Alliés. Radio-Paris vit ses dernières heures et son studio du 116-118, avenue des Champs-Élysées se désertifie. La plupart des vedettes de la station ont disparu dans la nature après avoir touché leur cachet et quinze personnes, dont le Dr Böhfinger, sont candidates pour fuir vers Baden-Baden, à l'invitation de Goebbels ; les autres décidant de se débrouiller. En ce matin du jeudi 17 août, Botto, l'homme à tout faire de Radio-Paris, brûle sans arrêt les archives de la station dont les flammèches s'abattent sur les Champs-Élysées. À 9 heures, un speaker allemand anonyme fait une dernière déclaration en français au micro de Radio-Paris dans laquelle il annonce la victoire finale de l'Allemagne grâce à une arme secrète. À 10 heures, une note de service avise les candidats au départ qu'ils doivent amener d'urgence leurs bagages au poste d'émission. Le matériel est emballé, tout est prêt, on paiera demain le personnel, à titre de précaution, dit-on. Radio-Paris cesse ses émissions le 17 août 1944 à 14 h 45. Le 18 août à minuit quinze, la station reçoit un coup de téléphone de son grand patron, le Dr Böhfinger, qui explique qu'il ne revient plus, que chacun doit se débrouiller comme il peut et qu'il faut partir d'urgence. À 7 heures du matin, Jean Loustau pleure dans la salle de rédaction et part dans une voiture de SS. Devant Radio-Paris, c'est l'émeute : le personnel, les artistes ont trouvé la porte close et la caisse vide ; à l'intérieur, c'est le pillage, les miliciens volent et revendent le matériel ; la grosse caisse de l'orchestre Jo Bouillon cherche en vain son instrument. Le chef du service de sécurité, Fischer, ivre-mort, tire à coups de mitraillette dans les studios d'émission. À 13 heures, Radio-Paris brûle, mais les pompiers éteignent le feu12.
Les locaux de Radio-Paris sont libérés le soir du 20 août 1944 par le « Groupe Dauvergne », sous la direction de Jacques Magne, et un commando formé de policiers du mouvement « Résistance Police » qui prennent possession des studios, avenue des Champs-Élysées, sans rencontrer de résistance de la part des quelques Allemands encore en poste pour les garder. Les FFI du Groupe Dauvergne remettent en état les installations techniques de Radio-Paris et diffusent dès le 22 août 1944 à 20 h 45 leur radio, nommée Paris National, qui émet jusqu'au 24 août 1944. Jean Guignebert, directeur de la Radiodiffusion de la Nation française, met fin à cette diffusion afin d'appuyer la légitimité de la seule radio nationale libre officiellement reconnue, la Radiodiffusion de la Nation française, qui vient occuper les anciens locaux de Radio-Paris dès le 26 août 1944. »
Source : Wikipedia
Toujours sur Wikipedia, vous retrouverez une liste des journalistes ayant travaillé pour Radio-Paris. Le renvoi vers leurs pages nominatives (quand elles existent) vous permettront de savoir ce qu’ils sont devenus par la suite. En voici quelques exemples :
Philippe Henriot, orateur sur Radio-Paris, fut abattu selon un plan concerté par la Résistance à Paris sous l'Occupation le 28 juin 1944.
Jean Auguste Hérold, dit Hérold-Paquis, a été fusillé au fort de Châtillon (dans l'actuelle commune de Fontenay-aux-Roses) le 11 octobre 1945.
Robert de Beauplan est arrêté à la Libération. Jugé, défendu par Me Albert Naud et condamné à mort en novembre 1945, sa peine sera commuée en emprisonnement à perpétuité en février 1946. Il doit sans doute cette grâce à sa fille, qui faisait partie des Forces françaises libres à Londres.
Jean-Henri Azéma, dit Jean Azéma, s’est exilé en Argentine où il est mort en 2000.
Bonne journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter