Titre d'un film sur cuba

Réponse du département Arts et Loisirs

Nous avons repéré, sur le site hispanistes.org, une étude d’Émmanuel Vincenot intitulée Figures du guérillero dans le premier cinéma révolutionnaire cubain (1959-1961) qui présente plusieurs films de fiction qui traitent de la révolution cubaine en 1959. Voici un extrait des passages où sont nommés les titres :
« Après un rapide panorama de la production de l’époque, l’étude se concentre sur trois longs métrages de fiction (Historias de la Revolución [Tomás Gutiérrez Alea, 1960], El joven rebelde [Julio García Espinosa, 1961) et La vida comienza ahora [Antonio Vázquez Gallo, 1959]), qui proposent trois visions différentes, et même divergentes, de la guérilla et des guérilleros…
Dans le domaine du cinéma de fiction, l’activité est tout aussi soutenue : les sociétés de production privées tentent de tirer profit de l’appétence retrouvée des Cubains pour les salles obscures en sortant à la va vite des longs métrages à vocation commerciale. C’est ainsi que voient le jour La vida comienza ahora [Antonio Vázquez Gallo], film sur lequel je reviendrai plus tard, ainsi que Mares de pasión [Manuel de la Pedrosa] et La vuelta a Cuba en 80 minutos [Manuel Conde], deux œuvres qui exploitent le goût du public pour le mélodrame et la comédie…
Deux films en particulier abordent frontalement la représentation du renversement du régime de Batista : il s’agit de Historias de la Revolución [Gutiérrez Alea, 1959] et El joven rebelde [García Espinosa, 1960].
Pierre angulaire du cinéma révolutionnaire cubain, Historias de la Revolución, qui est le premier long métrage de l’ICAIC à avoir été distribué en salles, propose au peuple cubain de retrouver sur grand écran la geste encore fraîche des héros qui ont fait chuter la tyrannie…
Sorti sur les écrans un an plus tard, le long métrage El joven rebelde met à nouveau en scène la guérilla rurale du M-26-7, et contribue une fois de plus à alimenter le mythe selon lequel la victoire révolutionnaire serait exclusivement celle du mouvement dirigé par Fidel Castro. Néanmoins, le film de Julio García Espinosa, ne se contente pas de proposer une simple redite des thèses illustrées par Historias de la Revolución. Entre l’écriture et le tournage des deux films, la situation politique cubaine a substantiellement évolué, et la nouvelle production se fait l’écho des nouvelles consignes et des nouvelles orientations décidées au plus haut niveau de l’État. Esthétiquement, l’œuvre de García Espinosa emprunte également des chemins inédits : on y retrouve, mêlés à une forte influence néo-réaliste (le film fut co-scénarisé par Cesare Zavattini en personne), certains ingrédients du premier réalisme socialiste soviétique, celui des années 193011.
Alors que dans Historias de la Revolución et El joven rebelde la figure du guérillero est construite et façonnée en fonction des objectifs de politique interne et externe du régime castriste, d’autres productions cinématographiques cubaines, réalisées en dehors de la sphère d’influence de l’ICAIC, ont livré vers la même époque une vision bien différente de la lutte armée contre Batista. C’est le cas en particulier, dans le domaine fictionnel, de La vida comienza ahora, film longtemps mis à l’index14, qui offre un contrepoint saisissant aux deux productions officielles que je viens d’évoquer. »

Vous trouverez d’autres titres sur le même sujet dans la thèse : Emilie Poirier. Néoréalisme et cinéma cubain: une influence à l’épreuve de la Révolution (1951-1962). Littératures. Université Rennes 2, 2014. Français.

Nous possédons quatre ouvrages sur le cinéma cubain susceptibles de contenir la réponse à votre question, ainsi qu’un autre livre sur les révoltes et révolutions au cinéma, et un DVD où vous pourriez découvrir vos images :

L'âge d'or du cinéma cubain [D.V.D.] / réalisation de Ramon Suarez.
En mars 1959, sera créé à la Havane l'ICAIC, l'Institut Cubain de l'Art et de l'Industrie Cinématographique. C'est le premier acte de la politique culturelle du nouveau régime. Pendant les dix années qui suivront, sous l'égide de cet organisme le cinéma cubain connaît un incroyable essor. Avec l'ICAIC, une nouvelle génération de cinéastes surgit et se met au travail de Gutierrez Alea à Humberto Solas, d'Alberto Roldan à Julio Garcia Espinosa. Les films que vont tourner ces jeunes réalisateurs ne relèvent ni d'une école, ni d'un genre. Il s'agit d'un cinéma populaire dans son essence et dans ses récits. Des réalisateurs étrangers viendront eux aussi travailler à La Havane pendant cette période : Chris Marker, Joris Ivens, Agnès Varda, Armand Gatti tourneront à Cuba. C'est l'histoire de cette aventure exceptionnelle qui a duré huit années que nous raconterons dans ce documentaire, mêlant interviews et extraits de films.

Révoltes, révolutions, cinéma / textes de Christian Delage et Béatrice Fleury-Vilatte.
Les pages 146-150 sont consacrées à la Révolution cubaine :
« Si, dans 1a première année suivant la Révolution, le cinéma n'avait pas joué un rôle important, dès 1960 il intervient dans le processus entamé par Castro pour transformer la société cubaine. Le premier film mis en circulation dans cet esprit fut Histoires de la Révolution de Tomas Gutiérrez Alea, dont le fil conducteur des trois épisodes est la lutte insurrectionnelle. La même année fut produit Cuba baila de Julio Garcia Espinosa, critique de la petite bourgeoisie cubaine dont le scénario fut coécrit par Cesare Zavattini, le collaborateur de Vittorio De Sica et l'un des principaux théoriciens du néoréalisme italien. »

Tomás Gutiérrez Alea et la révolution cubaine / Nancy Berthier.
Le film Histoires de la Révolution (1960) y est analysé, p. 21-31.

Le Cinéma cubain / sous la direction de Paulo Antonio Paranagua.
Il n’y a pas de chapitre spécifique sur le thème de la Révolution cubaine, mais un chapitre général sur « Trente ans de cinéma dans la Révolution », puis à la fin de l’ouvrage une sélection de « Cent films cubains (1906-1989) ». Nous avons parcouru les résumés de ces films où nous avons remarqué, une fois encore, le film de Tomás Gutiérrez Alea : Historias de la Revolución.
« Le deuxième sketch, Rebeldes, se situe dans la sierra Maestra en 1958. Les guérilleros guettent les troupes batistiennes et endurent les bombardements. Les armes de ceux qui tombent passent aux rebelles qui poursuivent le combat. Le dernier épisode reconstitue La Batalla de Santa Clara, la bataille décisive du 28 décembre 1958. L'Armée rebelle affronte les tanks, fait dérailler un train militaire, supporte le bombardement de la ville, jusqu'à l'annonce de la fuite du dictateur Batista. Un couple avait été séparé au début des opérations. Un franc-tireur tue le jeune homme au dernier moment, mais les guérilleros empêchent qu'il ne soit lynché. Dans le cortège de la victoire, la jeune fille découvre le cadavre de son fiancé, au milieu de la liesse générale. »

Cinéma et révolution à Cuba / sous la direction de Julie Amiot, Nancy Berthier.
29 films clés y sont analysés, témoins des succès, mais aussi des crises et infléchissements dans les rapports entre cinéma et Révolution.

La révolution cubaine, 1959-1992. Cinéma et Révolution à Cuba, 1959-2003.
« Écartelé entre art, politique et industrie, le cinéma cubain s’est imposé à partir de 1959 comme l’un des secteurs culturels les plus actifs de la Révolution cubaine. L’ouvrage se propose de rendre compte des différentes étapes de la création cinématographique à Cuba, depuis la fondation de l’ICAIC jusqu’au début des années 2000. »

D’après tous les résumés que nous avons parcourus dans les ouvrages cités, le film qui correspondrait le mieux à votre description serait Histoires de la Révolution de Tomas Gutiérrez Alea.

Vous trouverez d’autres titres de films sur la Révolution cubaine en interrogeant la base de données la plus complète sur le cinéma IMDb. Une recherche par mots-clés « Cuban Revolution » donne 38 réponses.